Ecrire le paysage, meet 2022
Qu’elle soit ou non au cœur du projet littéraire, la description du paysage emplit les romans et les poèmes, paysage naturels ou urbains, sublime des cimes et des volcans ou des forêts ou beauté périphérique, gares et voies ferrées, architectures et monuments des villes. Parfois les lieux ne sont que les cadres d’une action, parfois au contraire l’action semble un prétexte à l’entreprise de transformation en langage, en mots, de la réalité visuelle ou sonore, olfactive, où elle se déploie. Les écrivains dont les textes composent ce recueil nous confient, au plus près de leur travail d’invention et d’écriture, leur goût ou leur appréhension à saisir les paysages, la description des ciels ou des rues, des fleuves, comment un agencement de phrases parvient à installer dans notre imagination des lieux que nous n’avons jamais vus.
La vie des langues, meet 2021
Si on ne souscrit pas au mythe de Babel, leur apparition est énigmatique : elles naissent, croissent, se déploient, rayonnent, puis s’éteignent. Nous savons tous que nous parlons, écrivons surtout, de futures langues mortes. Le passé de notre propre langue, le temps passant, se dérobe : la plupart des lecteurs français lisent aujourd’hui les œuvres de Rabelais ou de Montaigne dans des versions modernisées. Cette vie des langues, leur évolution, leur fragilité, est le thème des rencontres internationales Meeting de cette année 2020, à Saint-Nazaire et à Paris.
Les écrivains invités se penchent ici sur l’histoire de leur propre langue d’écriture et de lecture. Les deux littératures mises à l’honneur lors de cette dix-huitième édition des Rencontres sont la norvégienne et la vietnamienne, écrivains norvégiens confrontés à la dualité nationale de leurs langues d’usage, nynorsk et bokmål, écrivains vietnamiens maniant l’une des rares langues asiatiques transcrite en alphabet latin, le quôc ngū, après les écritures hán puis nôm d’origines chinoises. Et nous demanderons à tous ces écrivains, depuis différentes régions du monde, d’Espagne et des Comores, de la Somalie et de l’Inde, comment ils ont découvert la littérature mondiale traduite dans leurs langues. Les œuvres classiques sont souvent retraduites tous les vingt ou trente ans. Parce que la langue de réception évolue, se modifie. Nous leur demanderons aussi cela : comment, pendant ces années de leur propre écriture, depuis leurs débuts littéraires, ils ont, ou non, tenu compte des modifications et des changements intervenus autour d’eux dans leur langue d’écriture.
Comment ça commence, meet 2019
(...) Cette année, nous nous interrogerons sur la rencontre entre l’écrivain et son premier éditeur.
Parce qu’au début, pendant une période plus ou moins longue, on écrit sans être écrivain : c’est le premier éditeur qui, en quelque sorte, vous adoube et vous confère ce titre.
Ces parcours sont divers et nous souhaitons en rassembler quelques-uns, dans leur disparité géographique et historique.
Alors qu’en France, le parcours classique était autrefois seulement postal : l’envoi du manuscrit, l’attente de la réponse, parfois une lettre de refus et parfois un appel téléphonique ou un télégramme, méthodes et manières semblent avoir changé.
Apparition des agences littéraires, enseignement de l’écriture à l’université, parfois au sein-même de certaines maisons d’édition. Il nous paraît intéressant de recueillir ces parcours d’écrivains de générations différentes, ayant commencé à publier dans des situations et des lieux éloignés.
Même si chacune de ces expériences est unique, elle n’est pas étrangère à la situation de l’édition à un moment donné, et nous demanderons aussi à plusieurs éditeurs de nous présenter ce moment particulier : le choix d’éditer un premier livre.
Vers l’Europe ?
meet 2018
(..) Cette question du sentiment européen, nous l’avons encore posée à Jakuta Alikavazovic, auteure française dont l’œuvre est hantée par ce récent passé monstrueux des Balkans, et à Kaouther Adimi, auteure algérienne écrivant elle aussi à Paris, laquelle, dans le texte qu’on découvre ici, rappelle le terrible pacte germanique conclu entre les équipes de football de l’Allemagne et de l’Autriche lors de la coupe du monde de 1982 en Espagne pour évincer l’Algérie.
Quant aux auteurs suisses, le sujet européen est ici abordé par Metin Arditi, d’origine turque, Elisa Shua Dusapin, d’origine coréenne, tous deux écrivains de langue française, par Dorothée Elmiger et Matthias Zschokke de langue allemande, et Alberto Nessi, poète de langue italienne dont la meet a édité en version bilingue le recueil Algues noires il y a quinze ans, en 2003. L’Europe est aussi ce lieu de la curiosité pour les littératures du monde et leur traduction. Au-delà des nationalismes et des populismes toujours menaçants, Nessi, au souvenir d’un poème de Prévert, invoque cette idée de l’universalisme européen : « Il existe une conscience littéraire européenne qui dialogue avec celle des autres continents. Une conscience babélique, qui nous rend frères de tous les autres humains, même de ceux que nous ne connaissons pas. »
L’aventure géographique
meet 2016
Claude Lévi-Strauss écrivait il y a soixante ans que le voyage était déjà fini - jugement très excessif sans doute aux yeux des anthropologues et archéologues d’aujourd’hui qui découvrent encore des peuplades inconnues et des civilisations englouties.
Quant à la littérature de l’Europe, qui depuis toujours se nourrit de l’ailleurs et de l’étranger, s’en va voir là-bas, comment en ce siècle est-elle confrontée à l’apparition de nouvelles barrières dressées devant l’arrivée des migrants, la question n’est pas nouvelle, et Hugo déjà depuis son exil s’élevait contre les frontières : « Etranger ? Que signifie ce mot ? Quoi, sur ce rocher j’ai moins de droits que dans ce champ (...)
Traduire la vie
meet 2015
La Maison des écrivains étrangers et des traducteurs mettra cette année l’accent sur le T de la MeeT, mettra à l’honneur les traducteurs et la littérature traduite, et donc aussi les écrivains, puisque le titre choisi pour ces rencontres, "Traduire la vie", convoque Proust et la Recherche, et l’idée que c’est la grande entreprise de la littérature de traduire la "vraie vie" et de nous l’offrir (...)
Dire la ville
meet 2014
Deux manières d’arpenter les villes, semble-t-il, nous sont offertes, la géographique et l’historique, et nous pouvons à volonté passer de l’une à l’autre dans la même journée. Si l’un des plus grands bonheurs est de marcher dans une ville inconnue et de se perdre dans l’espace au hasard des coins de rues - avec le seul viatique d’une boussole dans la poche si c’est une mégapole -, un autre est de s’égarer dans le temps, et celui-là suppose à l’inverse un minutieux repérage topographique (...)
Comme en Quatorze
meet, 2013
La phrase paradoxale et française, l’idiotisme, est difficile à traduire : C’est reparti comme en Quatorze !, qui signifie encore aujourd’hui que, finalement, tout va pour le mieux, et, qu’après quelques inquiétudes, tout est à nouveau sur la bonne voie, et dans l’optimisme. Comme en Quatorze ! (…) Tout cela est-il reparti comme en Quatorze ? Les écrivains, et les artistes d’une manière plus générale, ont-ils là-dessus leur mot à dire ? Ont-ils un devoir d’alerte ? Ou bien la littérature, à la différence du journalisme, doit-elle, de tout cela, se foutre comme de l’an Quarante ?
Ca ne veut pas rien dire
meet, 2012
La phrase de Rimbaud sera cette année notre emblème. Cela concernait la poésie. Qu’elle n’était pas un simple jeu, un divertissement. Que la vie se jouait là. Il écrira plus tard « utile ». Cette phrase, nous l’appliquerons à tous les genres littéraires, la poésie mais aussi le roman ou la nouvelle. Que cela ne veut pas rien dire. Qu’il en va de notre humanité et de notre lecture du monde.
La mémoire juste
meet, 2011
Qu’elle s’en prenne au passé ou au présent, la littérature toujours est un jeu de la mémoire, personnelle ou collective. Elle remet en perspective des temps écoulés ou consigne les moments d’aujourd’hui pour servir une lecture à venir. Son point de vue diffère à la fois de celui de l’historien et de celui du journaliste. Qu’elle joue ou non avec la fiction, elle tend à une mémoire juste. Pas tant à la simple vérité, au témoignage. Mais plutôt à la fois à la justice et à la justesse.
Franchir la frontière
meet, 2010
La frontière, the borderline, la frontera, est un objet littéraire fascinant. On entend bien que le mot dès qu’il est traduit se charge de connotations différentes. Elle attire ou elle suscite la peur, l’inquiétude. Frontière géographique, politique, économique, linguistique. Là où commence l’ailleurs, l’autre, l’autre langue, l’autre soi-même aussi, parce qu’on n’est jamais tout à fait le même avant et après la frontière.
Se donner un genre
meet, 2009
Où en sommes-nous dans ce XXIème siècle déjà bien engagé, des « genres littéraires » ? Les distinctions du « roman », du »récit », du « poème », de la « nouvelle » sont-elles encore valides ? des glissements se sont-ils opérés ?
L’Histoire ou la Géographie
meet, 2008
L’Histoire ou la Géographie, manière de savoir quelle place tiennent ces deux-là dans leur vie, quelles places elles tenaient dans leur imagination d’enfant, si l’une des deux joue un rôle particulier, voire principal dans leur travail et leur intérêt de lecteur, si les rapports qu’ils entretiennent avec elles ont évolué au fil du temps, comment leurs livres et leur vie se joue de cet équilibre précaire, à la croisée de ces deux réalités, l’une réversible et l’autre non.
Avoir vingt ans
meet, 2007
Qu’avez-vous fait de vos vingt ans ? Dans quelle ville étiez-vous ? Que lisiez-vous ? Écriviez-vous ? À l’occasion des vingt ans de la Maison des Écrivains Étrangers et des Traducteurs, nous posons ces questions à une vingtaine d’écrivains de générations différentes, éparpillés autour du monde
Lectures lointaines
meet, 2006
C’est toujours un peu la même question. De celles qu’on aime parce qu’elles ne connaissent pas de réponses. Il convient de les manipuler, de jouer avec. Qu’est-ce que lire et comment devient-on lecteur. Pourquoi on devient écrivain.
L’Invention du livre
meet, 2005
Les écrivains prennent parfois des verres, parfois même entre eux. Ils ont alors, quelquefois, ce genre de discussions, parce qu’il y a tout de même là-dedans quelque chose comme du métier, du travail bien fait on l’espère.
Les Bonheurs de Babel
meet, 2004
Pour quelques jours, les écrivains invités retrouveront cette étrange et paradoxale solidarité des solitaires, cette complicité secrète et fraternelle que partagent les lecteurs assidus de la bibliothèque universelle
Le lecteur idéal
meet, 2004
L’idée de ce recueil et des rencontres littéraires "meeting" de Saint-Nazaire est de permettre à des écrivains de langues et de cultures diverses, maniant des genres littéraires différents, de décrire cet étrange compagnon qui, parfois, dans la solitude de leur cabinet, vient se poser sur une épaule. Ou piétine leur clavier.