Gwenaëlle Aubry

Traductrice de Plotin, elle a publié plusieurs ouvrages et articles sur la philosophie antique et ses réceptions contemporaines.
Elle est l’auteur de cinq romans : Le Diable détacheur est le récit, hanté par la figure de Perséphone, de la passion d’une adolescente pour un homme mûr, ancien soixante-huitard devenu publicitaire ; L’Isolée fait entendre la voix d’une jeune femme, Margot, sœur lointaine de Florence Rey, depuis la prison où elle est incarcérée. Elle dit son amour pour Pierre, sa lutte à ses côtés pour les sans-papiers, l’expérience de la révolte et du refus radical. C’est la voix de cette détenue, enfermée dans son huis clos intérieur, qui résonne encore dans L’isolement, un récit sur la prison, le deuil et la dépossession.
Pensionnaire de la Villa Médicis en 2005, Gwenaëlle Aubry y écrit un roman-variation sur la laideur, Notre vie s’use en transfigurations, qui confronte le monologue intérieur d’une femme laide au discours esthétique de l’indifférence du beau et du laid. A la suite de cela, elle compose une anthologie, Le (dé)goût de la laideur.
Elle a aussi réalisé, pour France culture, une adaptation radiophonique de La mort de Virgile d’Hermann Broch.
En 2009, elle obtient le prix Femina pour Personne, récit sur son père atteint d’une psychose maniaco-dépressive. À partir du journal qu’il a tenu et qu’elle a retrouvé après sa mort mais également de ses souvenirs, elle y trace le portrait fragmenté d’un homme étranger à lui-même et au monde.

Crédit photo : Bruno Nuttens/Actes Sud